Arambol

Arambol, novembre-decembre 1978.

A Night in Goa. English version here.


La Nuit de Goa


Et le vent s’est mis à souffler, les feuilles à se balancer.
J’ai basculé, comme bousculé.
Panaji chérie, sous les gouttes de pluie
l’eau tremble en surface.
J’avais construit une case, tressé des feuilles de palmiers.
L’air de la nuit respirait en silence.
Panaji Goa, on vient me chercher !
L’eau profonde est calme.

Cette nuit-là semble briller — sable, rochers balayés,
mais le chemin ardu et incertain.
Sur les rochers, marchez en prudence,
suivez l’océan qui parle.
Il y a des fleurs de sainteté à inspirer les yeux fermés.
Elles m’ont guidé. Me voici arrivé
au péristyle qui s’ouvre sur la plage,
sur la musique et la nuit.

Sur le pilier appuyé, j’entends la joie pénétrer,
le temps s’alentir, puis soudain se figer.
Panaji Goa, tu reviens m’emmener
dans la fumée sur le sable.
Et c’est là que je suis resté, dans cette insufflation sublime,
dans le mystère des amis de la nuit.
Panaji chérie, ta main, tes yeux me prennent.
Et le vent s’est figé.



Arambol, novembre-décembre 1978.