<<<   Sommaire   >>>

LA NUIT COMMANDE



Un grand miracle s'est produit.

Le sommeil vient de fuir au plus profond de notre nuit. La nuit commande : je dois veiller, si tu avais besoin de moi...

Sans cesse ton visage me revient, sans cesse me reviennent les larmes de tes yeux, qui coulent sur tes joues.

Je dois veiller. Veiller sur toi, te prendre dans mes bras, apaiser ta tristesse, bercer ton cœur — la nuit commande !


Ta main qui glisse dans la mienne, c'est déjà un miracle ; mais un autre miracle se produit : nous coulons tous les deux dans une immense, une insondable paix. Il est écrit :

Mes mains te soignent
ton corps, sous mes mains, me guérit.

Moi qui pensais : « Tristesse, désormais le vent va souffler loin de moi : je ne sentirai plus sur mon visage ni morsure ni caresse... », voici que je veux dire ma joie de t'avoir retrouvée !

Ma joie, car toute haine est effacée.

Ma joie, parce que la nuit s'est achevée.

Ma joie, parce que toutes les portes s'ouvrent de nouveau.

Le plus beau des soleils a pénétré dans le jardin de notre cœur.


Il est tôt, ce matin.

Voici le jardinier qui vient pour arroser.